jeudi 21 juin 2012

15 minutes en équilibre

Il n'y aura pas de photo pour illustrer ce billet. Faudra vous imaginer la scène :

Deux enfants dorment dans une poussette double, leur mère les pousse d'un rythme égal, pas trop vite ni trop lent. Un moment rare et précieux. 

Ça doit être mon jour de chance car ces enfants, ce sont les miens. Et ça ne leur arrive jamais de dormir en même temps, croyez-moi. Ni dans la poussette, ni autrement d'ailleurs. Sauf la nuit, bien entendu (et encore).

Vous aurez compris qu'en ce moment, notre vie n'est pas des plus faciles. Jean-Fred étudie comme un athlète de haut niveau prépare les Olympiques ("les examens, c'est mon sport!", m'a-t-il dit cette semaine), Aurèle n'est pas au meilleur de sa forme (il a fait une grosse fièvre en fin de semaine, ne mange pas très bien et dort mal) et Jean-Léon continue de mettre ses parents à l'épreuve avec ses nouvelles "blagues" apprises à la garderie (du genre : foncer dans sa mère tête baissée au lieu de lui dire "bonjour", faire semblant de faire des rots et dire "Sorry!" en rigolant, parler la bouche pleine, cracher en l'air). Et moi? Moi, je tente de ne pas péter les plombs trouver l'équilibre entre mes nuits au sommeil entrecoupé et mes journées consacrées aux enfants dont les besoins ne cessent de grandir. 

Cet équilibre qui fait que je tiens le coup, j'y touche par petites touches, je le gagne à petits pas, certains jours comme aujourd'hui où, pendant 15 minutes, j'ai la paix. Je suis en paix. Les enfants s'étant abandonnés au sommeil pendant que nous faisions les courses, je suis rentrée à Summertown House me réfugier dans la grande cour de notre immeuble. Je me suis étendue sur un banc, appréciant le silence habité de chants d'oiseaux auxquels je ne me suis pas encore habituée et qui me semblent encore nouveaux. J'ai respiré à pleins poumons et souri en reconnaissant cette odeur d'humidité et de forêt, juste avant la pluie. Chaque fois que je respire cette odeur, je me dis que j'aime vivre dans une ville qui sent le camping au mois d'août. Le camping sous les arbres, quand on a l'impression de vivre en forêt avec nos amis les bêtes. Je me ferme les yeux et je suis en camping, quelque part au Québec. Ça sent le bois mouillé et les oiseaux chantent. J'ai bien de la chance, je trouve.


4 commentaires:

  1. Super beau Elsa. Je te souhaite de plus en plus de ce type de 15 minutes... C'est essentiel à la survie.
    Marie-Noël

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  2. Oui, essentiel et rare. On devrait se donner le défi de vivre un 15 minutes d'équilibre ou de zénitude par jour. Penses-tu que ça se peut? J'ose croire que oui...

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  3. Oui, je crois que ça se peut, mais ils peuvent malheureusement s'oublier facilement aussi...

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