jeudi 9 février 2012

Mère nourricière

Une des choses qui me tient le plus à coeur dans ma vie de maman à la maison, c'est ce qu'on trouve dans nos assiettes, trois fois par jour. 

Auparavant, à Montréal, c'est Jean-Fred qui assurait le service du département de l'alimentation, "de la conception à la réalisation", comme j'aimais le dire, c'est-à-dire de l'élaboration du menu à la préparation du repas, en passant par les courses à l'épicerie. Il faut dire aussi qu'il excellait aux commandes du fourneau et passait une bonne partie de ses fins de semaine à cuisiner ce qu'on allait manger pendant la semaine. Il fallait aussi produire assez de nourriture pour avoir deux lunchs par jour, ce qui nécessitait de cuisiner en plus grande quantité, mais comme Jean-Fred a une tendance naturelle à cuisiner pour huit personnes, ce n'était pas un problème.

Or, depuis peu, j'ai dû reprendre les rennes de la cuisine. On a en fait échangé les rôles : je fais la cuisine, il fait désormais le lavage que je faisais avant. Et jusqu'ici, tout va très bien. Le congé de maternité me permet de prendre mes responsabilités très au sérieux et de disposer de temps pour accomplir mes tâches, ce que ne permettrait pas de faire un emploi à temps plein, évidemment : la situation sera bien différente lorsque je retournerai travailler, avec deux enfants. Et nos besoins en nourriture sont plus modestes, Jean-Fred prenant chaque jour le lunch à son collège ou à l'extérieur et Jean-Léon mangeant à la garderie les lundis et mardis. Quant à Aurèle, il se contente du lait de maman pour le moment mais je ne vais pas tarder à me mettre à la préparation de purées.

Je prends donc très à coeur de nourrir mon garçonnet, mon amoureux aux études et bientôt mon bébé qui mangera lui aussi. C'est un des rôles que je préfère dans ma vie de maman, celui de mère nourricière. D'abord par goût des bonnes choses, gourmandise, mais aussi par conviction que ce qu'on ingère nous assure l'équilibre, la santé, le bien-être, la stabilité dans l'humeur. Et quel bonheur de partager un bon repas en famille, chaque soir, et de se raconter notre journée...pendant que les petits comme les grands se régalent. Je dois aussi tenir ça de ma grand-mère qui aimait tant nous voir manger et ne pouvait s'empêcher de proposer de nous préparer autre chose alors qu'on avait encore la bouche pleine...

Tout ça pour dire que ma façon de tenir cuisine relève plus de l'économie familiale que de la gastronomie et qu'il ne faut pas venir à notre table pour faire régime...je cuisine au beurre et à la crème, comme m'a appris à le faire mon cher mari, et je privilégie les aliments entiers, produits céréaliers  ou  matière grasse. Ben quoi, le goût avant tout!

Bienvenue dans ma cuisine!

Voici donc de quoi est faite une bonne semaine dans ma cuisine, par les temps qui courent : 

Une bonne semaine dans ma cuisine, comporte son lot de recettes nouvelles mêlées à des classiques. Ces jours-ci, les recettes nouvelles viennent d'un numéro de la revue Ricardo, laissé ici par mes beaux-parents. C'est fou le chemin qu'on peut faire avec un seul exemplaire de cette revue! Je ne sais pas si tous les numéros sont aussi intéressants que celui que j'ai entre les mains, mais je suis agréablement surprise. Je m'inspire aussi chaque semaine des recettes du journal du samedi, pour la saveur locale.

La semaine dernière, par exemple, j'ai préparé le potage tout vert (asperges, brocoli, épinards) de Ricardo et le gâteau orange, gingembre et All Spice, proposé par mon nouvel ami Hugh Fearnley-Whittingstall du Guardian.
Côté classique, j'ai fait les boulettes d'agneau de José di Stasio que Jean-Fred et Jean-Léon adorent.

Une bonne semaine dans ma cuisine, c'est au moins un plat de poisson ou de fruits de mer. C'est simple à préparer, savoureux et nutritif. Et Jean-Léon en redemande!

Une bonne semaine dans ma cuisine, c'est au moins un plat sans viande. Ce n'est pas toujours facile de cuisiner sans viande. J'essaie de privilégier les légumineuses, le tofu et le quinoa qui offrent une bonne dose de protéines. J'aime les protéines (cri du coeur)! Je me sens bien soutenue quand j'en mange, rassasiée et satisfaite. Le secret est d'en varier la source. Je trouve que notre diète comprend souvent trop de sucre et pas assez de protéines.

J'ai parfois recours aux substitutions qui facilitent la vie : remplacer la viande par des lentilles dans la sauce à spaghetti (recette de ma maman) ou le lait par du tofu liquide dans les potages (truc de mon amie Nancy).

Une bonne semaine dans ma cuisine, c'est quand tout le monde est satisfait! Ma nouvelle routine consiste à demander à chacun ce qu'il veut manger cette semaine. La semaine dernière, Jean-Léon a demandé du tofu (oui, oui, vous avez bien lu! J'ai fait le "tofu au sésame", recette tirée du livre À table les enfants, découvert grâce à Marie-Noël) et Jean-Fred, des burgers pour cette semaine. Comme ça, tout le monde est content...au moins un soir par semaine!

Une bonne semaine dans ma cuisine, demande une bonne planification et une bonne organisation. Rien de pire que de ne pas savoir à 17h ce qu'on va manger à 18h. Donc, le dimanche, je consulte les troupes et mes sources d'inspiration (principalement en ligne car on a laissé nos livres de recettes au Québec) auxquelles j'ai récemment ajouté le site Punchfork, recommandé par Maude, et qui offre une excellente revue de toutes les recettes disponibles sur internet.

Je fais ensuite l'épicerie en ligne  et elle me sera livrée le lendemain. Si je manque de munitions à la fin de la semaine, je vais faire un tour  à l'épicerie. Je fais une liste des recettes que je veux faire, idéalement cinq, une pour  chaque jour de la semaine, et je mets cette liste sur mon frigo. Le samedi et le dimanche, on improvise avec ce qui reste ou je vais au marché d'Oxford et nous ramène de quoi souper.

Une bonne semaine dans ma cuisine, c'est quand je n'y ai pas passé trop de temps, au final. Je choisis des recettes qui se préparent en 30 minutes ou moins, je fais la vaisselle en même temps que je cuisine c'est-à-dire à mesure ou pendant que ça cuit (truc de ma cousine Joanne), je fais une soupe avec de vieux légumes pendant que je prépare le repas du soir et je n'hésite pas à acheter des produits qui peuvent me faire gagner du temps : carottes déjà coupées, sacs de légumes préparés pour les sautés, laitue et épinards déjà lavés, fromage déjà râpé. Je paye peut-être plus cher, mais mon temps, c'est aussi de l'argent!

Une bonne semaine dans ma cuisine, c'est quand il y a du dessert. Idéalement, du dessert maison. Ça limite les dégâts en matière de sucre et de gras. Sinon, on le mange en cachette de l'enfant.

Aussi : toujours m'assurer qu'il y a des restes pour le lunch du lendemain ou alors je me rabats sur la boîte de thon ou les oeufs durs, toujours avoir des crudités prêtes à manger et que je sers à tout moment, lorsqu'un retentissant "Maman, j'ai faim!" se fait entendre (j'ai aussi pris ce truc à Marie-Noël, maman de trois mangeuses de légumes crus), avoir des compotes de fruits et des fruits variés à offrir pour le dessert, cuisiner avec Jean-Léon quand il en a envie : biscuits, gâteaux, mais aussi soupe, pâte à crêpes, etc.

Sans oublier : toutes les fois où Jean-Léon refuse de manger parce qu'il est trop fatigué et se décompose sur sa chaise, parce qu'il a décidé qu'il n'aime plus le spaghetti (crime de lèse-majesté s'il en est un dans la famille!), parce qu'il a mangé deux portions de pudding à la collation du pre-school, toutes les fois où le souper "en tête-à-tête" avec mon fils dure 8 minutes (chrono à l'appui), où on doit prendre Aurèle qui pleure et manger notre steak à une main, toutes les fois où j'annonce qu'on mange (encore) des sandwichs pour le lunch, toutes ces fois où je me dis que commander une pizza, ce serait vraiment une bonne idée...même si la pizza ici, est vraiment décevante et chère, toutes les fois où je me rappelle le bon vieux temps où on commençait à penser au souper à 20h...

Toutes ces fois, je me demande si je suis la seule à vouloir faire du bricolage avec de la corde de rosbif et à rêver de corvées de boulettes avec mes enfants ?

***

Vous avez envie de m'inspirer avec vos trucs gagnants et vos idées géniales pour bien nourrir votre monde ? N'hésitez pas à partager ici! Ça m'intéresse.



11 commentaires:

  1. Trop drole la belle Elsa, Je t'imagine vraiment dans ta cuisine,et a ta façon d'écrire j'ai l'impression de te voir en personne et que tu me raconte cette histoire.J'adore te lire tu sais.Tu es vraiment une super hot, maman, cuisinière, Jean-Fred et les enfants sont chanceux d'avoir une maman et une épouse aussi attentionnée.Bonne journée a toi et toute ta petite famille gros bisous. xxxxxxxxxxx France

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  2. Merci France! Tu es notre #1 Fan!!!! On t'envoie plein de bisous de notre chez nous xxx

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  3. Mais quel billet inspirant! Je suis aussi maman à la maison et c'est un réel plaisir que de cuisiner pour les miens. Tout comme toi, je fais plutôt dans la cuisine familiale que dans le gastronomique (beurre, crème et matières grasses en prime). Je dois dire que tu as atteint mon idéal de menu: une journée poisson et une journée sans viande. C'est mon objectif 2012. Pour les trucs... j'ai toujours quelques pots de potage au congélo au cas ou il n'y aurait pas de restants pour les lunchs. Un petit tour au micro-onde, des craquelins, fromage, humus et voilà un petit lunch très santé et rapide.

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    1. Elsa, tu m'impressionnes, moi qui toute ma vie avec un mari et deux enfants, n'ai pu planifier un souper que vers 17h00. Remarques que personne n'est mort de faim, mais quand même...Vraiment, tu m'impressionnes!

      Bisous,
      Françoise

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    2. Elsa, tu m'impressionnes, moi qui toute ma vie avec un mari et deux enfants, n'ai pu planifier un souper que vers 17h00. Remarques que personne n'est mort de faim, mais quand même...Vraiment, tu m'impressionnes!

      Bisous,
      Françoise

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  4. Bon, excusez, la duplication, mais c'est mon ordi qui fait le fou...!

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  5. Je nous trouve vraiment sur la même longueur d'ondes ! Moi le rôle de mère nourricière me pèse vraiment par contre, je dois confesser. Il faut dire que mon garçon est incroyablement sélectif ! Pour mettre de la bonne humeur, ici, il faut manger chaque semaine du poisson, des saucisses Kevy veau-tofu, de la pizza maison et des pâtes. Chaque fois que je cuisine des plats plus compliqués, je le paye de mauvaise mine... Ce n'est pas très gratifiant et ça me donne peu envie de cuisiner ! Quelques suggestions d'ici tout de même : couscous/tajine, navarin d'agneau, filet de porc pommes/pommes de terre, hauts de cuisse de poulet apprêtés de diverses manières (avec des pâtes ou marinés avec des vermicelles de riz).

    Bref, moi aussi je prendrais d'autres de tes idées ! Et des trucs pour améliorer mes compétences culinaires végétariennes ? (J'ai plutôt les mêmes bases que ton homme et toi.)

    En ce moment je cherche en plus des recettes croque-en-doigt pour mon plus récent mangeur entièrement baby-led weaned !

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  6. @Françoise : Merci, merci! Tu devais avoir un talent naturel que je n'ai pas car il me semble qu'on mangeait toujours bien sur McEachran, dans le temps. En tout cas, c'est chez vous que j'ai mangé des tacos mexicain pour la première fois, je n'oublierai pas ça!

    @Caroline : Je te comprends! Ce n'est vraiment pas toujours gratifiant mais je persiste et j'essaie de ne pas me laisser affecter par les lubies de mon fils. C'est bon, c'est santé, c'est varié, c'est cuisiné avec amour : il se rendra bien un jour à l'évidence et mangera tout ce qu'on lui offre. Sinon, tant pis pour lui! Mais en attendant, ils ne peuvent pas vraiment aller manger ailleurs ;-) Merci beaucoup pour tes idées. J'adore les hauts de cuisse aussi. Tu me fais un billet sur le Baby-Led Weaning? Tu pourrais être ma première invitée sur le blog!

    @Mélissa : potage au congélo, c'est effectivement gagnant. En arrivant ici, je pensais m'en tirer sans micro-ondes, je faisais ma fraîche : on n'a pas besoin de ça pour vivre! Après 2 semaines avec le nouveau bébé, je suppliais mon chum d'en acheter un SUR LE CHAMP!

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  7. Belle Elsa, ça me rappelle nos moments cuisine en congé de maternité. Moi aussi, j'essaie de faire au moins 2 plats végétariens par semaine. Mes deux préférés : la lasagne à la mijoteuse (pas besoin de faire cuire les pâtes) et des quesadillas plein de fromage(déjà râpé, pourquoi souffrir, hein?). Maximum 15 minutes de préparation chacun. J'adore le rapport temps minime/satisfaction ultime. Autre classique : la marinade teriyaki (1 c. à soupe d’huile, 2 c. à thé d’eau, 1 gousse d’ail broyée, 1 c. à thé de gingembre frais
    ½ t. de sucre, ½ t. de sauce soya) et tu oublies n'importe quelle protéine dedans pendant la nuit. C'est délicieux! Manger, manger, manger, ça fait tellement du bien...
    Julie xx

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  8. Je trouve ce rôle de "nourricière" primordial. Non seulement c'est une question de santé et d'écologie, mais les plus grands plaisirs passent par là... ou presque!
    Aussi, c'est devenu mon dada.
    Voilà pourquoi je blogue non stop là-dessus!
    Bon appétit!

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  9. @Julie : quels bons souvenirs que nos après-midi à popoter et à papoter! J'adore tes idées, ça m'inspire! J'aimerais beaucoup avoir ta recette de lasagne dans la mijoteuse. Tu la mets ici ou tu me l'envoies par courriel? Merci de partager! Tu es vraiment bonne de faire deux plats végé par semaine, c'est tout un défi! Et merci pour la recette de teriyaki. Je l'essaierai sans faute! Et mets-en que manger, ça fait du bien! J'espère que tu ne te gêneras pas pour faire d'autres commentaires, c'est très inspirant!
    @Spécialiste de l'éphémère : merci de partager!

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