vendredi 16 septembre 2011

Fais-moi une rime avec "système de santé"

Pour souligner ma 38e semaine de grossesse, j’ai pensé faire un billet sur le suivi de grossesse dont je bénéficie ici, depuis mon arrivée. Ce billet ne cherche pas à tirer de grandes conclusions quant au fonctionnement du système de santé anglais que je ne connais pas encore très bien ni à tracer des comparaisons avec le nôtre (quoi que, forcément…), mais simplement à témoigner d’une prise en charge exemplaire jusqu’ici et qui m’a tout de suite inspiré confiance, celle dont je fais l’objet depuis ma première visite à la clinique de Summertown (« village » où nous habitons).

Un des défis de notre déménagement combiné au fait que j’étais enceinte de 35 semaines (8 mois) à mon arrivée à Oxford, consistait bien entendu à faire en sorte que je serais rapidement prise en charge par un médecin et référée à une unité de naissance, de sorte que l’on puisse planifier l’accouchement. Grâce à une amie (www.marie-evelaforte.blogspot.com), j’avais, avant de partir, été mise en contact avec une jeune médecin d’Oxford, qui m’avait informée dans le détail du fonctionnement du système hospitalier et des procédures à suivre pour obtenir un suivi de grossesse. Mes médecins de Ste-Mary’s à Montréal m’avaient aussi dit que le système de santé britannique fonctionnait de manière similaire au nôtre (c’est-à-dire, par exemple, qu’il faut un médecin de famille qui permet la référence à un médecin spécialiste), mais avec plus de médecins par tête de pipe!

Sachant tout cela, nous nous sommes donc présentés, dès la première semaine, à une clinique recommandée par nos voisins américains (je vous parlerai d’eux prochainement, dans un autre billet) et située à environ 7 minutes de bus de la maison. Munis de nos passeports et après une trentaine de minutes d’attente (un signe qui ne trompe pas que nous sommes bien dans une clinique médicale!), nous avons rempli les formulaires du NHS (National Health Services) qui allaient nous ouvrir les grandes portes de l’assurance-maladie britannique. Le NHS (équivalent de la RAMQ) regroupe en fait tous les services de santé, de l’assurance aux établissements de santé, en passant par la santé publique. Quinze minutes plus tard, j’avais un rendez-vous fixé pour le surlendemain avec une sage-femme et un médecin généraliste, le suivi de grossesse se faisant ici à la fois avec la « Community Midwive » (sage-femme) et le « GP » (médecin généraliste). Du même coup, Jean-Fred et Jean-Léon étaient aussi enregistrés au NHS et comme patients de la clinique.

Mon premier contact avec la médecine britannique s’est donc fait par le biais de la sage-femme. Ayant lu que j’arrivais de l’étranger, elle avait prévu une rencontre double (40 minutes au total) pour prendre connaissance de mon dossier et faire l’examen de routine. Très professionnelle et efficace, elle a pris connaissance de mon histoire de pré-éclampsie (naissance de Jean-Léon à 35 semaines de gestation), a tout noté dans une grand dossier bleu qu’elle allait me remettre à la fin de la visite, a pris le temps de m’expliquer les suites à ce rendez-vous et a fait l’examen de routine consistant à me peser, prendre ma pression artérielle, faire mon test de pipi et bien évidemment palper le bébé (bien en position pour sortir mais encore très haut) et écouter son cœur au battement exemplaire.
Jean-Léon, notre petit trésor,
deux jours après sa naissance
Compte tenu des circonstances de mon premier accouchement, elle a tout de suite parlé de me référer à l’unité de grossesses à risque de l’hôpital John Radcliffe (Silver Star Unit), en plus de m’informer que, pour les mêmes raisons, c’est à cet hôpital que j’accoucherais, plus précisément à l’unité des naissances et non à l’étage des naissances de style « maison de naissance » (les deux structures co-existent et les femmes sont référées à l’une ou à l’autre qui sont souvent abritées par le même hôpital). Elle allait acheminer par fax, cet après-midi même, mes renseignements pour que l’unité de grossesses à risque me contacte en vue d’un rendez-vous. Ça m’allait, tout semblait complet et s’annonçait très bien.

Le médecin que j’ai vu quelques heures plus tard n’avait en vérité pas grand-chose de plus à faire, si ce n'est que d’acquiescer à toutes les recommandations faites par la sage-femme. Nous allions nous revoir dans deux semaines (donc à 38 semaines).

Puis, j’ai attendu des nouvelles de l’unité des grossesses à risque. Une semaine s’est passée jusqu’à ce que je trouve, dans ma boîte aux lettres, une enveloppe sans timbre qui m’était adressée et qui, faute de contenir un chèque ou les confessions d’un admirateur secret, me demandait d’appeler au Silver Star Unit de l’hôpital pour prendre rendez-vous. L’hôpital m’avait écrit et livré une missive! Et dire qu’au Québec, on a du mal à parler à un être humain au téléphone pour prendre un rendez-vous…

J’ai donc obtenu deux rendez-vous à cette unité : une évaluation par une sage-femme (celle de l’hôpital cette fois) et une rencontre avec un médecin de l’unité. Depuis, on me suit d’encore plus près pour s’assurer que je ne referai pas de pré-éclampsie malgré le peu de temps qui reste (il est peu probable que j’en fasse une, vu mon excellente condition et celle du bébé, mais ce n’est pas exclu) : prises de sang, test de pipi, NST (Non-Stress Test), échographie ce samedi et rendez-vous la semaine prochaine avec un obstétricien. Les choses s’accélèrent, il reste peu de temps et on n’est jamais trop prudent!

Finalement, la charmante médecin d’origine indienne qui m’a reçue dans un petit salon pour parler de mon historique et de cette grossesse-ci a pris l’initiative de planifier une induction pour le 29 septembre, de manière à ce que je ne dépasse pas la date prévue de mon accouchement et qu’aucun risque ne soit pris. 

Aurèle doit donc attendre jeudi prochain pour naître (arrivée de ma mère à Oxford!) mais se montrer avant le 29 s’il veut faire le travail par lui-même! Encore une fois, cette décision me va, je connais le chemin, je suis passée par là. Même si j’aimerais bien vivre l’expérience autrement cette fois-ci. Mais advienne que pourra! Je lâche prise, comme il se doit!
***
Il y a un jeu que nous faisons avec Jean-Léon et qui consiste à faire des rimes. On lui donne un mot et il doit faire une rime avec ce mot. Ainsi, si on me dit aujourd'hui : « Fais-moi une rime avec « système de santé » », je n’ai qu’un mot en tête : « Efficacité ».


Elsa

6 commentaires:

  1. Le commentaire de Kiki: il est petit! Et aussi: c'est quoi ça? en pointant le cordon ombilical!
    MN

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  2. Et le mien: génial ce système de santé!
    MN

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  3. ça a donc ben l'air facile... coudonc, c'est quoi leur truc?

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  4. Crois-tu que l'ensemble de la population a le même service 5 étoiles ou est-ce réservé aux étrangers?

    J'ai hâte de lire la suite : la naissance!

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  5. D'après ce que j'en sais, pour avoir échangé avec d'autres mamans anglaises et expatriées, le suivi semble le même pour toutes. De plus, l'accompagnement post-partum a la réputation d'être excellent : retour rapide à la maison (après la première tétée, si on se fie à ce qui est expliqué sur le site de l'unité des naissances), plusieurs visites de la sage-femme dans les jours suivant la naissance, cliniques d'allaitement accessibles et tenues par des personnes compétentes d'après les témoignages que j'en ai eu.
    Ma voisine américaine a accouché ici l'an dernier : sa fille est née à 17h et à 22h environ elle était de retour à la maison. Elle a donc pu présenter le bébé à son aînée le lendemain matin, dans le confort de son foyer et non dans le contexte de la chambre d'hôpital. Ça fait rêver, non?
    Apparemment, l'efficacité des soins n'est pas tout à fait la même pour les personnes "non-enceintes"...on verra bien ce qu'il en sera.
    Et, oui, on a hâte que s'écrive ce nouveau chapitre concernant la naissance d'Aurèle!

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  6. POur la deuxième fois je remet mon commentaire (gloups, j'enlève mes moufles)...je disais donc que le 29 septembre est une très bonne date pour Aurèle, c'est également le jour de naissance de mes filles (4 ans plus tôt !).
    Profites-en bien d'ici là !!

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