jeudi 10 novembre 2011

Les bonnes décisions

Comme parent, une bonne partie de notre responsabilité envers notre descendance est de prendre les bonnes décisions en ce qui la concerne. Ou du moins, les meilleures décisions possibles dans les circonstances. Ou celles qui nous apparaissent les moins néfastes à un moment précis de la vie de notre enfant. En somme, celles dont les conséquences nous semblent les moins pires. Pas facile. C'est un défi de chaque instant, en fait. 

Et dans le cas qui nous intéresse - celui de notre famille d'expatriés en général et de Jean-Léon en particulier -, on a dû redresser un certain laisser-aller qui était venu avec les vacances, les déplacements nombreux (et o combien nécessaires) de notre été, les chamboulements de toutes sortes.  

Pour rétablir l'équilibre de notre fiston adoré, nous sont donc apparus comme des évidences deux choses, un mois après notre arrivée ici. Ma mère était alors avec nous et peut témoigner de ces prises de conscience, de ces lumières qui se sont tout à coup allumées devant nos yeux de parents attentionnés, mais pas toujours attentifs.

1) D'abord, il fallait, pour retrouver un Jean-Léon en pleine possession de ses moyens, c'est-à-dire d'humeur moins changeante, moins capricieux et à l'énergie plus constante, remédier au sucre dont on avait pris l'habitude, pratiquement à chaque repas. Chocolat, biscuits, crème glacée étaient les délicieux résidus de notre vie estivale. Exit tout ça! Nous avons ainsi coupé drastiquement, en ce qui concerne Jean-Léon (pour JF et moi, c'est moins sûr...), tout dessert sucré et gardé les gâteries et autres friandises pour les occasions spéciales, comme son anniversaire. Bon, l'Halloween nous a bien sûr fait faire une rechute, mais le sac de bonbons est presque vide, on en viendra à bout! 
Et quel changement dans l'humeur de notre garçonnet. On osait presque pas y croire ou en parler. Mais voilà, c'est fait.  

2) Ensuite, notre deuxième illumination fut la suivante : Jean-Léon avait cruellement besoin d'amis. Habitué d'avoir un cercle d'amis à la garderie, d'être entouré autant par nos voisins, amis, familles que par les éducatrices dévouées de son CPE, Jean-Léon est un garçon sociable qui a besoin d'être en relation avec des gens autres que ses parents. Ce besoin n'est sans doute pas présent chez tous les enfants de son âge, mais comme il avait l'habitude d'avoir "une vie", "un univers" en dehors de nous deux, nous avons vu cela comme un besoin de premier ordre chez lui. 
Un monde en construction,
celui de Jean-Léon
Pour répondre à ce besoin, il fallait bien entendu considérer un autre objectif de notre séjour ici, celui d'apprendre l'anglais. Car incapable de parler la langue, Jean-Léon se voit du même coup privé de contact satisfaisant avec les autres enfants de notre entourage. Et ce n'est pas en restant à la maison avec ses parents qu'il allait percer le mystère de cette langue nouvelle, source de frustration pour lui en ce moment.

Une partie de la solution nous est ensuite "tombée dessus", lorsque nous avons reçu une offre d'une place à la garderie de notre immeuble, juste en bas de chez nous, dans la cour, oui, oui, je ne blague pas! Offre que nous avons acceptée presque sans hésiter, malgré les coûts importants que cela représente. Deux jours par semaine (les lundis et mardis), Jean-Léon irait donc au "Pre-School" de la Mansion House Nursery, apprendre l'anglais, se faire des amis, jouer, se créer un petit monde juste à lui. Avec en plus l'arrivée du nouveau bébé, cela lui sera très bénéfique, du moins nous le croyons.

Les coûts pour la garderie sont ici très élevés : il nous en coûte 300 pounds par mois pour 8 jours de garderie. Aïe! Cependant, dès janvier, nous aurons droit à une subvention pour les enfants de 3 ans et plus qui fera baisser de moitié les frais de garde. À partir de 3 ans, il pourrait aussi être admissible à la prématernelle d'une école publique. Mais pour le moment, la Nursery nous convient. 

Coup de chance encore une fois, Jean-Léon bénéficie de la présence et des bons soins d'une éducatrice d'origine algérienne qui parle un excellent français. Cela facilite énormément la transition : elle lui donne les consignes en français puis en anglais, elle lui sert de personne ressource avec qui il peut échanger et discuter (ce qu'il adore faire d'ailleurs, comme vous le savez!).

J'ai aussi intégré à notre horaire un groupe de jeu ("Play group" du Children Centre de North Oxford, à dix minutes à pied de chez nous), comme il en existe ici de nombreux. Le jeudi avant-midi, nous nous rendons dans un centre communautaire où se rassemblent pour jouer des enfants d'âge préscolaire avec leurs parents (principalement des mamans et des grands-mamans, mais aussi des "nannys"). Extrêmement bien équipé, avec une grande cour, plein de jouets et plusieurs aires de jeux à l'intérieur, le "play group" du jeudi offre aussi un lunch à prix modique (2 pounds pour Jean-Léon et moi). Génial! Pas de dîner à faire pour maman! Et c'est aussi l'occasion pour moi de rencontrer des mamans et d'échanger avec des adultes, ce que je ne fais pas souvent dans ma journée. Ultimement, ça fera aussi un lieu de jeu pour Aurèle. Je n'arrête pas de me demander pourquoi ça n'existe pas au Québec...
Jean-Léon, sur le chemin du "Children Centre"
de North Oxford
Pour le moment, nous croyons que ce sont là toutes de "bonnes décisions"... Et nous avons notre fiston à l'oeil. Nous verrons bien ce qui jaillira de toutes ces lumières.


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